Bordeaux : d’initiatives individuelles de plantations des bouts de trottoirs à un projet utopiste « la rue Kléber , une rue jardin».
Les initiatives de riverains pour végétaliser leur rue se multiplient à Bordeaux. Plus besoin de convaincre les citadins. Beaucoup veulent aujourd'hui jardiner leur bout de trottoir. L’association bordelaise, Friche and cheap, milite depuis plusieurs années pour une réappropriation de l'espace public par le jardinage collectif. « C'est peu onéreux, facile à mettre en oeuvre dès qu'il y a une volonté d'un groupe de riverains et cela permet de créer du lien ».Elles sont encouragées par les pouvoirs publics mais nécessitent de nouvelles règles de vivre ensemble. « Nous encourageons ces initiatives », indique l'adjoint en charge du domaine public à Bordeaux. Pour réaliser ce genre d'opération, il faut normalement une autorisation d'occupation temporaire du domaine public. « Ça, c'est la règle ». Dans la réalité, nous essayons de jongler entre ce qui est réglementaire et ce qui est possible », convient l'élu. Face aux nombreuses sollicitations de riverains, la Ville de Bordeaux, gestionnaire du domaine public et la Communauté urbaine de Bordeaux, propriétaire de ce même domaine public, travaillent actuellement à l'élaboration de nouvelles règles pour encadrer ces pratiques et définir le rôle de chaque partie prenante (CUB, ville et habitants).
D’autre part dans le cadre de l'opération Bordeaux [Re] Centres, destinée à rénover l'habitat vétuste et à créer de nouveaux espaces et équipements publics dans le centre ancien, la ville propose une requalification de la rue Klebert avec une approche particulièrement intéressante. Les habitants du quartier ont été invités à venir exprimer leurs visions de la rue aujourd’hui, ses atouts et ses difficultés, mais, leurs envies et leurs rêves pour une rue différente. L’équipe d’architectes et a ensuite essayé de dessiner, de mettre en forme les aspirations des habitants pour transformer le quartier et lui donner le projet qu’il mérite. D'où l'idée de créer un nouvel espace d'appropriation, dans cette rue en adoptant le principe de voie partagée qui met tous les modes de déplacement sur un même plan : sur un seul espace circulé se côtoient voitures (au rythme ralenti), cyclistes, piétons, deux roues… Son objectif est de conserver « l'âme de la rue »
Elle est aujourd'hui cabossée, ses trottoirs abîmés, encombrés de sacs poubelles et de potelets. La rue Kléber ne paye pas de mine. Difficile d'imaginer que demain, les habitants jardineront, dans cet axe de 500 mètres utilisé comme raccourci pour relier deux quartiers, pour discuter entre voisins, qu'ils y cultiveront des jardinières, y joueront aux cartes et laisseront leurs enfants y taper le ballon rond sans surveillance. Une utopie pour beaucoup d'habitants qui ont écarquillé les yeux quand il y a neuf mois urbanistes et architectes ont débarqué dans leur lieu de vie pour leur proposer de le transformer en « rue jardin ». La rue verte se fait par ses jardinières et par ce que les habitants y investiront, mais aussi par la plantation ponctuelle de quelques arbres à haute tige, de plantes grimpantes sur les façades et d’une strate végétale plus basse. La structure de la future rue est aujourd'hui arrêtée. Dans l'idéal, les riverains entretiendront ensemble les espaces verts sur les terrasses de la rue.
La transformation de la rue se fera en douceur, un premier tronçon-test, d’aménagement a déjà été réalisé en 2014. Tous les mercredis, de 17h à 19h, un jardinier se tient à disposition des riverains-jardinier pour répondre à leurs questions en matière de plantations.
http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain/recentres/marne-kleber
http://www.sudouest.fr/2012/11/14/les-jardins-sur-les-bouts-de-trottoir-fleurissent-877846-729.php
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